Une cigogne filmée par une webcam en Moselle tue un de ses petits. Pourquoi?

Dimanche après-midi 16 mai 2022, une cigogne d’un nid du toit de la mairie de Sarralbe (Moselle), filmée en permanence par une webcam, a sacrifié l’un de ses petits, rendant tristes les internautes qui suivent au quotidien la vie de ces oiseaux.

Chaque jour, les aventures de Maurice (mâle), Mélodie et leurs petits fascinent des milliers d’internautes. Chacun se connecte quotidiennement sur le site de la webcam de la commune de Sarralbe (Moselle) pour observer les moindres faits et gestes de ces deux cigognes et leurs cigognes, installées dans un nid surplombant la commune. Un investissement personnel qui se traduit parfois par des émotions fortes, comme dimanche après-midi, lorsque la maman a jeté l’un de ses cinq bébés.

« C’est avec une bien triste nouvelle que s’achève cette journée de dimanche. Comme on s’y attendait, malheureusement, le cinquième cigogneau a été éjecté du nid », a écrit sur Facebook un internaute, administrateur d’un groupe d’aficionados de cette famille de cigognes, totalisant plus de 11 000 membres. »

Au milieu des nombreux messages de tristesse, de nombreux internautes se sont également interrogés sur le comportement de la cigogne, jugé violent par certains d’entre eux.

Sur Facebook, l’ornithologue cigogne Dominique Klein, qui a installé la webcam à Sarralbe, a expliqué que la cigogne ne pesait que 490 grammes. Après l’avoir autopsié, il découvre à l’intérieur de son estomac une boule d’environ 100 grammes composée d’insectes, de morceaux de verre et d’une grande quantité d’herbe. Il lui était impossible de la « régurgiter ».

autopsie cigogneau boule

ll était donc condamné. Les adultes, remarquant sa faible attitude, n’ont fait qu’abréger ses souffrances avec leurs becs, puis en l’expulsant du nid », a-t-il expliqué sur le réseau social, précisant qu’il était « impossible de le sauver ».

Selon le quotidien Alsace , la sécheresse et la rareté de la nourriture auraient également joué dans la décision de la cigogne de sacrifier l’un de ses petits, celui qui a le moins de chance de survie, afin de pouvoir mieux nourrir et soigner les autres.

Chez les oiseaux, l’infanticide parental est un moyen d’économiser de l’énergie. En éliminant l’individu qui a le moins de chance de survie, les adultes visent à augmenter celle des autres. Ce type de comportement a été observé chez la foulque macroule, la mouette mexicaine, la cigogne blanche et la cigogne noire. Dans une étude réalisée en Andalousie, l’infanticide parental a été observé dans 15% des nids de cigogne blanche.

En général, c’est le mâle qui tue les plus petits des jeunes et cela se produit habituellement lorsqu’ils ont moins d’une semaine. Ainsi, aussi difficile que cela puisse paraître, une vie a été sacrifiée pour sauver les autres.

La nature est très sage. Si cela n’avait pas été fait, la couvée entière aurait été mise en danger.

Mise à jour au 23 mai 2022:

Une semaine après la mort d’un premier cigogneau à Sarralbe, un deuxième petit est mort ce lundi 23 mai. La raison reste la même : une occlusion intestinale en raison d’une mauvaise alimentation.

Ils ne sont plus que 3 cigogneaux à vivre sur le toit de la mairie de Sarralbe. « J’ai récupéré le cigogneau mort sur le toit ce matin » nous explique Dominique Klein, le monsieur cigognes de Moselle-Est.

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