Vaincre la maladie hémorragique du lapin

La maladie hémorragique du lapin (MHL),aussi connue sous le nom de VHD (Viral Hemorrhagic Disease), représente une menace sérieuse et contagieuse pour les populations de lapins, tant domestiques que sauvages, à travers le monde. Cette affection virale se caractérise par des symptômes alarmants, tels que de la fièvre, de l’apathie, et des signes hémorragiques pouvant conduire à une issue fatale en peu de temps. Sa rapidité de propagation et son taux de mortalité élevé nécessitent une vigilance et une action immédiates de la part des éleveurs et des propriétaires de lapins.

Cet article s’avère crucial pour éduquer le grand public et les éleveurs sur la nature de la MHL, ses modes de transmission, ainsi que les mesures préventives à adopter pour protéger ces animaux vulnérables. En fournissant des informations précises et des conseils pratiques, nous visons à sensibiliser à l’importance de la prévention de cette maladie dévastatrice. 

La maladie hémorragique du lapin (MHL) a été découverte pour la première fois en Chine en 1984. Elle s’est rapidement propagée à la Corée en 1985 et a atteint l’Europe en 1986, avec des foyers identifiés en Italie.En France , elle est apparue durant l’été 1988. 

Au départ, les foyers se caractérisaient par une mort subite des lapins, avec des taux de mortalité dépassant 90 % dans certains cas. La propagation rapide de la maladie et son impact mortel ont rapidement attiré l’attention des chercheurs vétérinaires et des chercheurs en faune sauvage du monde entier, ce qui a permis d’identifier le virus de la maladie hémorragique du lapin (VMHL) comme étant l’agent causal.

Le virus responsable de la MHL est un calicivirus. Après son apparition en Chine, la maladie a causé la mort de 14 millions de lapins domestiques en seulement neuf mois. À la fin des années 1990, des éclosions de MHL avaient été signalées dans quarante pays. 

En 2010, un nouveau variant du virus, le variant 2, a été identifié en Europe et est devenu la cause principale des cas de MHL, y compris en France . Ce variant affecte également les jeunes lapereaux de moins de 4 semaines, qui étaient auparavant épargnés par le variant 1.

Le virus de la  MHL a également été utilisé intentionnellement en Australie pour contrôler les populations de lapins européens non indigènes, qui sont considérés comme une nuisance pour l’agriculture et l’environnement. 

Il n’existe aucun traitement spécifique pour la MHL, et le taux de mortalité chez les animaux non vaccinés est proche de 100%. La vaccination est le seul moyen efficace de lutte contre la maladie, réduisant les symptômes et augmentant le taux de survie des lapins vaccinés

VHD est causée par un virus de la famille des Caliciviridae, plus précisément du genre Lagovirus.

virus maladie hemorragique du lapin

Il existe deux types principaux de virus responsables de la MHL : le virus classique (MHLV-1) et le virus de type 2 (MHLV-2). 

Ces virus sont particuliers car ils possèdent un matériel génétique sous forme d’ARN simple brin qui n’est pas recouvert par une enveloppe. Cette spécificité génétique rend le MHLV  très adaptable et capable de changer rapidement, ce qui lui a permis de se répandre facilement et de déjouer les premières stratégies mises en place pour le combattre. Les scientifiques s’intéressent de près à la façon dont le MLHV évolue, car comprendre ces changements est crucial pour créer des vaccins qui fonctionnent bien et pour anticiper de futures épidémies.

Identifié pour la première fois en Chine en 1984, le MHLV-1 est responsable de la forme classique de la maladie, caractérisée par des signes de fièvre, d’hémorragies internes et d’insuffisance hépatique, conduisant souvent à la mort en 48 à 72 heures. Le MHLV-1 affecte principalement les lapins domestiques (Oryctolagus cuniculus) mais a également été détecté chez certaines espèces de lièvres. Sa transmission peut se faire par contact direct entre les animaux, ainsi que par l’intermédiaire de vecteurs environnementaux (eau, nourriture, vêtements et équipements contaminés).

Apparu plus récemment, le MHLV-2 a été détecté pour la première fois en France en 2010. Ce virus présente une pathogénicité variable et est capable d’infecter une gamme plus large d’espèces, y compris certains lièvres (Lepus europaeus, le lièvre d’Amérique. ) en plus des lapins domestiques et sauvages(  telles que le lapin à queue blanche) . 

Les symptômes peuvent varier de formes subcliniques à aiguës, avec des taux de mortalité généralement plus faibles que ceux associés au MHLV-1. Cependant, le MHLV-2 est préoccupant en raison de sa capacité à infecter et à tuer des espèces de lièvres, ce qui n’était pas couramment observé avec le virus de type 1.

Le  MHLV-2 se distingue également par sa capacité à infecter des lapereaux plus jeunes, dès l’âge de 15 à 20 jours, et par une durée de maladie généralement plus longue..

Tout en restant hautement létal, le MHLV-2 tend à avoir un taux de mortalité légèrement inférieur à celui du MHLV-1, mais il affecte une population plus large au sein des populations de lapins.

Les deux virus de la MHL sont très contagieux et résistants dans l’environnement, ce qui complique les efforts de prévention et de contrôle de la maladie. Ils ne présentent pas de risque pour l’homme, mais leur impact sur les populations de lapins et de lièvres peut être dévastateur, affectant à la fois la biodiversité et les industries liées à l’élevage et à la chasse. 

La congélation ne détruit pas le virus.

La vaccination est disponible pour protéger les lapins domestiques contre les deux types de virus, soulignant l’importance de mesures préventives pour limiter la propagation de ces maladies virales.

La maladie hémorragique du lapin (MHD) est connue pour sa nature hautement contagieuse et sa capacité à se propager rapidement dans les populations de lapins. Il est essentiel de comprendre les mécanismes de transmission pour mettre en œuvre des mesures de contrôle efficaces afin d’atténuer l’impact de la maladie.

La maladie hémorragique du lapin peut se répandre de plusieurs manières :

Contacts directs : Quand des lapins malades et des lapins sains se touchent, surtout là où ils vivent très proches les uns des autres, comme dans les élevages industriels ou chez les particuliers qui possèdent des lapins comme animaux de compagnie.

Contacts indirects : Le virus peut aussi circuler via des objets contaminés, tels que vêtements, matériel d’élevage, ou nourriture pour lapins. De plus, certains animaux et insectes peuvent transporter le virus d’un endroit à un autre sans être infectés eux-mêmes, agissant comme des « taxis » pour le virus.

Un autre mode de contamination de la maladie hémorragique du lapin (MHL) qui a été récemment mis en évidence concerne les chiens. Bien que les chiens ne soient pas directement affectés par le virus (c’est-à-dire qu’ils ne tombent pas malades de la MHL), ils peuvent jouer un rôle dans la transmission du virus aux lapins. Cela peut se produire de plusieurs manières :

Transmission indirecte : Les chiens peuvent transporter le virus sur leur pelage, leurs pattes ou leur museau après avoir été en contact avec des lapins infectés, des carcasses de lapins, ou même simplement en se déplaçant dans des zones où le virus est présent dans l’environnement. Le virus de la MHL est très résistant et peut survivre à des températures extrêmes, y compris au gel

Contact avec des objets contaminés : Les chiens peuvent également contribuer à la propagation du virus en entrant en contact avec des objets contaminés, tels que de la nourriture, de la litière, de l’eau, des cages, ou d’autres équipements qui ont été exposés au virus

En ramenant ces objets ou en les déplaçant d’un endroit à un autre, les chiens peuvent aider à propager le virus dans de nouveaux environnements où vivent des lapins vulnérables

Le virus de la MHD se caractérise par sa grande résistance et peut rester actif pendant des mois dans différents environnements, ce qui facilite sa propagation sur de larges zones et affecte de nombreuses populations de lapins

Pourquoi le virus se  propage si rapidement ? 

La propagation rapide et à grande échelle de la maladie hémorragique du lapin  est influencée par plusieurs éléments clés :

Virulence et résistance environnementale : Le virus se caractérise par sa capacité à déclencher rapidement des maladies graves chez les lapins et par sa grande résistance dans divers environnements. Ces deux facteurs facilitent sa transmission au sein des populations de lapins et entre différentes régions.

Commerce et mouvements internationaux : L’échange et le déplacement internationaux de lapins, que ce soit pour le commerce, les expositions ou comme animaux de compagnie, peuvent accidentellement introduire le MHDV dans de nouvelles zones. L’arrivée du virus dans une population qui n’y a jamais été exposée peut entraîner des épidémies fulgurantes et massives.

Interactions entre lapins sauvages et domestiques : Les échanges entre lapins sauvages et domestiques peuvent faciliter la transmission du MHDV, rendant les efforts de contrôle plus complexes. Les lapins sauvages peuvent amener le virus dans de nouveaux espaces, où il peut se transmettre aux lapins domestiques, et inversement.

Foyers et épidémiologie

Les flambées de MHD se manifestent souvent brusquement et avec une grande virulence, entraînant une mortalité élevée peu après que le virus atteint une population de lapins non immunisée. L’étude de l’épidémiologie du MHLV révèle que les deux formes du virus, MHLV1 et MHLV2, peuvent causer des épidémies, mais les modèles de propagation et les conséquences peuvent varier en fonction des différences dans la gamme d’hôtes, la virulence et les conditions environnementales.

L’incubation est au maximum de 72h après inoculation et se trouve plus courte chez les jeunes sujets.

La maladie hémorragique du lapin (MHL) se manifeste par une série de symptômes aigus qui peuvent varier en fonction du type de virus (type 1 ou type 2) responsable de l’infection. Ces symptômes reflètent l’effet systémique et souvent rapide du virus sur l’organisme du lapin. Voici une énumération des symptômes et signes cliniques associés à la MHL :

  • Fièvre : Augmentation soudaine de la température corporelle, souvent l’un des premiers signes d’infection.
  • Perte d’appétit : Diminution notable de l’intérêt pour la nourriture, conduisant à une anorexie.
  • Faiblesse : Léthargie et diminution de l’activité normale, les lapins peuvent paraître moins réactifs et affaiblis.
  • Des gémissements : les lapins peuvent émettre des sons indiquant de l’inconfort ou de la douleur.
  • Jaunisse (ictère) : peau et conjonctives jaunâtres urine jaune clair très chargée en pigments. Un liquide séreux jaunâtre peut apparaître parfois au niveau des narines.
  • Écoulements oculaires hémorragiques : Présence de saignements au niveau des yeux, signe d’hémorragies internes.(yeux rouges foncés)
yeux rouges MHL
  • Difficultés respiratoires : Respiration difficile et rapide, parfois accompagnée de toux ou de suffocation.
  • Convulsions et spasmes : mouvements involontaires et contractions musculaires dues à des atteintes neurologiques.
  • Sang dans les excréments ou l’urine : Indicateur d’hémorragies internes.
  • Les hémorragies internes, en particulier dans le foie, sont une caractéristique de la maladie, mais elles ne sont généralement observées qu’à l’autopsie

La mort subite est un phénomène fréquemment observé chez les lapins atteints de MHL, souvent sans signes avant-coureurs ou après une période très brève de maladie. Ce phénomène est particulièrement courant avec le virus de la MHL de type 1, où les animaux peuvent mourir en 24 à 48 heures après l’apparition des premiers symptômes. 

mort subite du à la maladie hemorragique du lapin

Anecdote 

La maladie hémorragique du lapin (MHL) est parfois surnommée « la crise cardiaque du lapin » en raison de la nature soudaine et rapide de la mort chez les lapins infectés, qui peut donner l’impression que l’animal a subi une crise cardiaque. Ce surnom découle de l’observation que de nombreux lapins atteints de la MHL meurent très rapidement, souvent sans signes précurseurs visibles ou avec une période de maladie très courte.

En comparaison, l’infection par le virus de la MHL de type 2 peut présenter une progression légèrement différente. Bien que le MHLV-2 puisse également entraîner la mort rapide des animaux infectés, certains cas montrent une durée de maladie plus longue, avec des symptômes subaigus ou chroniques et des taux de mortalité qui peuvent être inférieurs à ceux observés avec le MHLV-1. Ces différences soulignent l’importance de la surveillance et de la gestion précoces des deux types de virus pour réduire les impacts sur les populations de lapins.

Important: il n’existe pas de traitement pour la maladie hémorragique du lapin 

Face à la rapidité de progression et au taux de mortalité élevé de cette pathologie , il est crucial d’identifier la maladie rapidement et avec précision. Cela permet d’agir vite pour contrôler la situation et empêcher le virus de se répandre davantage. 

Voici les principales méthodes utilisées pour diagnostiquer la RHD :

  • Autopsie : Examiner les lapins qui sont malheureusement décédés à cause de la MHD peut montrer des signes clairs comme des hémorragies internes et une dégradation du foie, deux symptômes typiques de cette maladie.
  • Test PCR (réaction en chaîne par polymérase) : Cette méthode vise à identifier le matériel génétique du virus MHLV dans des échantillons prélevés sur des lapins, qu’ils soient décédés ou encore vivants. Grâce à sa grande sensibilité et spécificité, le test PCR est devenu un outil indispensable pour confirmer la présence de la maladie.
  • Tests sérologiques : Ils permettent de détecter les anticorps contre le MHDV dans le sang, indiquant ainsi si un lapin a déjà été en contact avec le virus ou s’il a été vacciné. Ces tests sont utiles pour évaluer l’exposition au virus dans une population de lapins.

Un diagnostic rapide permet d’adopter des mesures de gestion des épidémies efficaces, notamment la mise en place de quarantaines, la vaccination des populations à risque et l’application de mesures de biosécurité strictes, surtout dans les zones où les lapins sont élevés pour le commerce ou tenus comme animaux de compagnie. Cela est essentiel pour limiter la propagation du virus et protéger les populations de lapins.

Pour lutter efficacement contre la maladie hémorragique du lapin (RHD), il est primordial d’adopter une stratégie globale qui inclut la vaccination, l’application rigoureuse de mesures de biosécurité, et l’information et la sensibilisation du public. Ces actions conjointes visent à empêcher la diffusion du virus et à sauvegarder les populations de lapins, tant domestiques que sauvages.

La vaccination représente le pilier de la prévention contre la RHD. Elle se décline en deux principaux types de vaccins, ciblant les souches MHLV1 et MHDL2, et joue un rôle prépondérant dans les zones où le virus est répandu ou représente une menace significative.

Vaccins contre le MHDL1 : Ces vaccins existent depuis de nombreuses années et offrent une protection efficace contre les effets mortels de la souche .

Vaccins MHDL2 : Avec l’apparition de la souche MHDL2, des vaccins spécifiques ont été développés pour lutter contre cette nouvelle menace. Ces vaccins sont désormais accessibles à l’échelle mondiale.

Vaccins contre les deux souches:

Il est important de noter que la disponibilité spécifique des vaccins peut varier selon les pays, et il est toujours recommandé de consulter un vétérinaire pour obtenir des conseils personnalisés et des informations à jour. Voici quelques-uns des vaccins utilisés en Europe :

  • Filavac VHD K C+V: Couvre à la fois MHLV1 et MHLV2. Ce vaccin est largement utilisé et reconnu pour sa capacité à immuniser les lapins contre les deux souches de MHLV.
  • Nobivac Myxo-RHD PLUS: La dernière innovation dans la gamme Nobivac, qui protège contre la myxomatose, MHLV1, et MHLV2.
  • Eravac: Conçu spécifiquement pour protéger contre MHLV2. Les propriétaires de lapins souhaitant protéger leurs animaux contre les deux souches peuvent avoir besoin d’une vaccination additionnelle contre MHLV1.

Schéma de Vaccination

Le schéma de vaccination peut varier en fonction de l’âge du lapin, du type de vaccin utilisé, et des recommandations du fabricant. Voici un schéma général :

Primo-vaccination : La vaccination peut commencer dès l’âge de 5 à 10 semaines, selon le vaccin. Certains vaccins, comme Filavac, peuvent être administrés dès l’âge de 10 semaines.

Rappel : Un rappel annuel est généralement recommandé pour assurer une protection continue. Cependant, dans les zones à haut risque ou pour les vaccins spécifiques, un rappel tous les 6 mois peut être conseillé.

Il est crucial de suivre les instructions spécifiques fournies avec le vaccin choisi, car les directives peuvent varier. De plus, les conditions locales et les évaluations des risques effectuées par votre vétérinaire peuvent influencer le calendrier de vaccination.

Les mesures de biosécurité sont indispensables pour limiter les risques d’introduction et de propagation du RHDV. Voici quelques pratiques recommandées :

  • Contrôle des mouvements : Limiter les déplacements de lapins entre différentes zones pour éviter la dissémination du virus.
  • Quarantaine : Mettre en quarantaine les nouveaux arrivants et ceux qui reviennent de lieux potentiellement exposés au virus.
  • Désinfection : Appliquer des protocoles stricts de nettoyage et de désinfection pour les équipements, les cages, et les zones où les lapins vivent et sont manipulés.

Voici une liste de désinfectants connus pour être efficaces contre le virus de la MHL de type 2, selon les recommandations officielles :

  1. Hypochlorite de sodium (eau de Javel à usage domestique à 10 %) : L’eau de Javel est un désinfectant courant et largement disponible qui peut être utilisé pour désinfecter les surfaces et les objets potentiellement contaminés par le virus
  2. Hydrogéno Persulfate de potassium à 1 % (Virkon S) : Virkon S est un désinfectant bien connu dans le domaine de la santé animale pour son efficacité contre un large éventail de pathogènes, y compris les virus.

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  1. Peroxyde d’hydrogène accéléré : Ces produits à base de peroxyde d’hydrogène sont également efficaces pour la désinfection des surfaces et du matériel pouvant entrer en contact avec des lapins infectés
  • Gestion des vecteurs : Réduire la présence d’insectes et d’autres animaux qui peuvent servir de vecteurs au virus en utilisant des mesures de contrôle appropriées.
  • Formation et sensibilisation : Éduquer les éleveurs, les propriétaires de lapins, et le personnel soignant sur les risques liés à la RHD et sur les meilleures pratiques de biosécurité.

La sensibilisation joue un rôle crucial dans la prévention de la MHL. Informer le public, les éleveurs, et les propriétaires d’animaux de compagnie sur la nature de la maladie, ses modes de transmission, et les mesures préventives peut grandement contribuer à limiter sa propagation.

Campagnes d’information : Organiser des campagnes pour diffuser des informations précises sur la MHL, comment elle se propage, et comment la prévenir.

Support éducatif : Fournir des ressources éducatives aux écoles, aux clubs de lapins, et aux associations d’éleveurs pour promouvoir les bonnes pratiques de soin et de prévention.

La maladie hémorragique du lapin (MHL) exerce une influence considérable sur les populations de lapins à travers le globe, touchant aussi bien les lapins domestiques que les espèces sauvages. La virulence de cette affection et sa diffusion rapide représentent des enjeux majeurs pour la conservation, l’agriculture et les détenteurs d’animaux domestiques.

Pour les détenteurs de lapins de compagnie et les élevages commerciaux, une flambée de MHL peut s’avérer catastrophique. Le haut taux de mortalité lié à cette maladie peut occasionner d’importantes pertes économiques pour le secteur cunicole, que ce soit dans l’élevage pour la viande, la fourrure ou comme animaux de compagnie. Pour les propriétaires de lapins, la perte brutale d’un compagnon cher est source d’une profonde tristesse.

La présence de la MHL dans un cadre domestique implique souvent la mise en place de mesures de quarantaine rigoureuses, voire l’euthanasie des lapins infectés ou exposés, dans le but de limiter la propagation de la maladie. Ces interventions, quoique nécessaires, peuvent accentuer le fardeau économique et émotionnel engendré par cette pathologie.

La MHL affecte également de manière significative les lapins sauvages, avec des conséquences alarmantes. Les lapins occupent une position clé dans de nombreux écosystèmes, servant de proies à divers prédateurs et agissant comme ingénieurs écologiques qui transforment leur environnement par leur activité de fouissement. Le recul des populations de lapins dû à la MHL peut provoquer des répercussions en chaîne sur les espèces prédatrices et sur la biodiversité globale.

Dans les zones où les lapins constituent une ressource alimentaire essentielle pour la faune sauvage, leur diminution peut entraîner une baisse de la diversité des espèces prédatrices, affectant l’équilibre des écosystèmes.Comme dans la péninsule ibérique, le déclin des lapins sauvages a contribué à la mise en danger des espèces prédatrices qui en font leur principale source de nourriture, notamment le lynx ibérique et l’aigle impérial espagnol.

De même, en tant qu’ingénieurs de l’écosystème, les lapins contribuent à la santé des sols et à la dispersion des graines, des fonctions écologiques vitales qui peuvent être compromises par un déclin de leur population.

Certaines espèces de lapins sont déjà menacées en raison de la perte d’habitat, de la chasse et de la concurrence des espèces envahissantes. L’ajout de la MHL comme menace pour ces populations peut exacerber leur déclin et les rapprocher de l’extinction. Les efforts de conservation des espèces de lapins menacées, comme le lapin de rivière en Afrique du Sud ou le lapin d’Amami au Japon, doivent désormais prendre en compte la gestion du MHL  dans le cadre de leurs stratégies de rétablissement des espèces.

Pour les propriétaires de lapins domestiques, la maladie hémorragique du lapin (RHD) représente un risque sérieux qui ne doit pas être pris à la légère. Cette maladie virale, avec son potentiel de mortalité élevée et de propagation rapide, met en évidence l’importance capitale d’une vigilance constante et d’une action proactive. Il est essentiel de rester informé sur les mesures préventives, telles que la vaccination régulière de vos lapins contre les souches MHLV1 et MHLV2, l’application rigoureuse de protocoles de biosécurité, et la consultation régulière avec un vétérinaire pour les soins et les conseils spécifiques à votre situation. La coopération avec les autorités locales et les communautés de propriétaires de lapins peut également jouer un rôle crucial dans la prévention des flambées épidémiques. En prenant ces mesures, vous contribuez non seulement à la sécurité de vos propres lapins, mais aussi à la santé globale des populations de lapins domestiques et sauvages. Restez vigilant, informé et engagé dans la lutte contre la maladie hémorragique du lapin  pour assurer un avenir plus sûr pour nos compagnons .

Video Maladie hémorragique du lapin

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